Nouvel Aéroport Van Don, projet ambitieux ..
Les 3000 îlots karstiques de carte postale de la baie d’Ha Long attirent depuis longtemps les voyageurs vers son paysage marin unique approuvé par l’Unesco.
En 2017, cette destination (d’une surperficie de 1 500 km2), située dans la province de Quang Ninh, dans le nord du Vietnam, a accueilli près de 7 millions de visiteurs internationaux et nationaux, selon le site Web Halong Bay Tourism.
Le département du tourisme de la région espère recevoir jusqu’à 16 millions de touristes d’ici à la fin de l’année prochaine, ce qui engrangera entre 30 et 40 000 milliards de VND de revenu”, indique le site Internet.
Le 30 décembre, le Vietnam a franchi une étape importante dans la réalisation de cet objectif en ouvrant l’aéroport international Van Don, qui permet de réduire considérablement le temps de trajet des visiteurs étrangers vers la baie d’Ha Long.
Ce qui était autrefois un aller-retour de huit heures au départ de Hanoi se réduit maintenant à un peu plus d’une heure d’un aéroport qui, lorsqu’il sera pleinement opérationnel, reliera la baie à 35 villes, dont Hong Kong, Macao et 10 autres villes en Chine continentale.
L’aéroport est localisé sur le long d’une nouvelle autoroute de 60 km, ce qui réduit le temps de trajet entre Hanoi et Van Don à deux heures et demie, ainsi que d’un port de croisière international capable d’accueillir simultanément deux paquebots d’une capacité de chargement de 8 460 passagers et équipage.
Si ce n’est pas un scénario pour un surtourisme désastreux, qui sait ce que c’est.
Réalité préoccupante
Déjà en août 2012, Mary O’Brien, journaliste spécialisée dans le tourisme, écrivait dans la publication du site Traveller: «La réalité derrière les images de cartes postales est préoccupante».
«Lors de ma visite […], notre bateau était entouré de porte-conteneurs»,«Les plages situées près des quais qui sont souvent parsemées de déchets et les forums de voyage ont noté de plus en plus, des plaintes de visiteurs concernant la pollution dans la baie d’Halong»
Depuis lors, des observations similaires ont été faites d’innombrables fois sur les plateformes de médias sociaux et sur les forums
Les touristes se plaignent d’être guidés par les mêmes sites surpeuplés – la Grotte Surprise semble mériter son nom plus pour la grande foule et ses illuminations en couleurs que pour ses formations rocheuses – et pour la quantité de débris dans la mer.
L’été dernier, des volontaires ont ramassé 741 kg de déchets sur les plages de Coc Cheo et d’Ang Du, dans la baie d’Ha Long.
Et ce ne sont pas uniquement les déchets visibles qui posent problème.
Selon le journal en ligne de langue anglaise VietNamNet, en juillet dernier, pas moins de 80% des eaux usées domestiques locales étaient rejetées dans la mer, sans traitement, ce qui ne constitue pas une baie attrayante pour les baignades
Le même mois, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a engagé des consultants pour donner des conseils sur le tourisme et la gestion des déchets sur le site de l’Unesco.
Leurs conclusions, publiées le 5 janvier, concluent que “l’augmentation rapide du nombre de visiteurs et la pollution ont porté atteinte à la réputation de la baie d’Ha Long, en particulier aux yeux des étrangers”.
À moins que les gestionnaires de la destination n’aient réglé leur problème rapidement, le moteur de la croissance sur lequel le pays compte repose – les grosses sommes en provenance de tourisme – «risque de perdre pied».
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